Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
vivelalecture

billets d'humeur, notes de lecture, réactions de spectatrice...

LECTURE DE ROMANS REALISTES (MAUPASSANT)

Elèves de 2nde 6 du lycée Galilée de Gennevilliers ayant tenu leur journal de lecture. Ils ont réalisé quatre séances centrées sur l'incipit, une scène marquante (avec dialogue), un passage descriptif intéressant et l'excipit.

 

EXTRAITS DU JOURNAL DE LECTURE TENU

PAR DES ELEVES

 

 

RADIA : INCIPIT DE PIERRE ET JEAN

Dans ce passage, nous faisons la connaissance du père Gérôme Roland, passionné de pêche, la mère peu sentimentale ainsi que leurs fils Pierre, âgé de 30 ans et Jean, âgé de 25 ans, enfin l’amie de la famille, Mme de Rosémilly, qui est une jeune veuve. Dès le début, plusieurs caractéristiques opposent les deux fils : l’un est brun, l’autre est blond. Jean est calme, Pierre est emporté. Jean est doux et avocat, tandis que Pierre est rancunier et docteur. Pierre avait seulement cinq ans lorsqu’il se sentit comme remplacé par son petit frère tant caressé et gâté. Depuis sa plus tendre enfance, il recevait plusieurs remarques afin de « ressembler » à son frère Jean : « Regarde Jean et imite-le ! » ou bien il était spectateur de plusieurs éloges à l’égard de son petit frère. Je trouve cela normal que Pierre en eut assez d’entendre sans arrêt parler de la bonté de Jean. A force d’être mis en concurrence, les deux jeunes hommes se trouvèrent à courtiser la jeune veuve blonde.

Maupassant cherche à nous montrer que les petites querelles entre frères et sœurs ou bien entre l’aîné et le cadet sont souvent irrévocables. En effet, le fait que les parents aient une préférence pour l’un et pas pour l’autre est cruel. Deux frères ne peuvent être identiques, ils ont chacun leur personnalité qui fait d’eux des êtres uniques.

 

 

NARJISSE : L’EXCIPIT DE PIERRE ET JEAN

Les lieux de l’excipit sont les mêmes que pour l’incipit : on y retrouve les mêmes personnages. J’ai réellement l’impression de vivre le départ de Pierre. Mme Roland est extrêmement triste. La fin est tragique et pathétique d’après elle, mais pour Roland c’est un moment heureux et Beausire est « radieux ».

Dans ce passage on relève aussi le style naturaliste de l’auteur par rapport aux différentes étapes de la vie. En effet, dans la réalité les enfants grandissent et quittent un jour le foyer et les parents dans ces moments-là sont à la fois fiers et anxieux.

Cela marque un tournant dans la vie et leur quotidien : c’est la fin du récit.

 

GABRIELLE : INCIPIT DE BEL-AMI

L'incipit se situe au tout début du roman : il s'agit de l'ouverture. L'action a déjà débuté quand le narrateur raconte la scène qui se déroule. L'incipit s'étend sur deux pages.

Dans ce passage, on découvre le portrait du personnage, je pense qu'il s'agit, pour l'instant, d'un personnage indécis et manipulateur, car il se sert de son apparence pour cacher sa situation.

L'incipit permet de nous informer sur le personnage de G. Duroy et il éveille la curiosité, il présente les thèmes tels que l'argent, l'amour et l'ambition.

 

ANDREA : INCIPIT DE BEL-AMI
J'ai choisi la description de G. Duroy dans le chapitre 1 lorsqu'il descend la rue de "Notre-Dame de Lorette" le 28 juin. On peut voir que dans ce chapitre on le décrit comme un jeune homme blond, châtain, grand, bien fait, avec une moustache retroussée, des "yeux bleu clair troués d'une pupille toute petite, des cheveux frisés naturels" (l. 38 à 41). D'après moi, il n'a pas peur de montrer qu'il avait été militaire (l. 4 à 5) : "D'un geste militaire et familier", on nous laisse comprendre que même s'il est pauvre, il pourrait utiliser son physique et son charme comme un atout pour monter dans les classes sociales et séduire les femmes (l. 8 à 13) : "Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges [...] et deux bourgeoises avec leur mari." 
Les enjeux évoqués sont l'argent, les classes sociales et la vision de la société.

 

 

GABRIELLE : SCENE MARQUANTE DE BEL-AMI

Je trouve que la scène du « duel » est marquante, George Duroy doit procéder à un duel avec arme à feu, mais il est effrayé. Ce passage a lieu dans la première partie du chapitre VII. Il s’est entraîné précédemment mais il est effrayé par la mort et regrette de ne pas avoir à faire un duel à l’épée.

Comme George est le personnage principal, on ne s’attend pas à ce qu’il meure, cependant j’ai l’impression de me rapprocher du personnage car il a peur, ce qui lui donne un côté réaliste, plus humain. La description est intéressante, il a lieu dans un paysage froid, glacial et silencieux, mais pourtant il n’entend pas la détonation, comme s’il avait essayé de l’ignorer.

Je pense que l’enjeu de ce passage est avant tout pour Maupassant de critiquer cette coutume sociale, ensuite comme George Duroy est tétanisé par la mort, on peut le voir comme un antihéros et la façon « mécanique » dont il agit (à la manière d’un automate) est tournée en ridicule.

 

 

FLORINE : SCENE MARQUANTE DE BEL-AMI (chapitre VI)

Duroy sort du dîner chez les Walter avec le poète Norbert de Varenne qui travaille lui aussi à la rédaction du journal « La Vie française ». Ils discutent de la mort, ou plutôt Norbert de Varenne explique à G. Duroy comment il perçoit la Mort à chaque coin de rue car il la redoute puisqu’est bientôt venue son heure.

Cela donne froid dans le dos, car même si Norbert de Varenne est vieux, on ressent (et on comprend) sa peur, car c’est la peur de tout homme de mourir. C’est à la fois triste et effrayant. J’ai l’impression qu’il regrette certaines choses qu’il n’a pas pu faire.

La mort est quelque chose qui préoccupe beaucoup de personnes, comme N. de Varenne. Cependant Duroy ne semble pas encore tourmenté par cet événement de la vie. Le poète explique son point de vue, pour lui il n’y a rien qui puisse sauver quelqu’un de la mort car « Jamais un être ne revient » (de la mort) et surtout pas la religion : « Toutes les religions sont stupides avec leur morale puérile et leurs promesses égoïstes, monstrueusement bêtes. » « Je n’ai ni père, ni mère, ni frère, ni sœur, ni femme, ni enfants, ni Dieu. »

Maupassant décrit la réalité de la vie, nous mourrons tous un jour, peu importent notre religion, notre classe sociale, que l’on soit homme ou femme. Mais la fin de ce dialogue se termine avec Norbert de Varenne qui conseil à « Bel-Ami » de profiter de la vie et de l’instant présent puisqu’il est encore jeune. C’est là le principe du réalisme : décrire le monde et les hommes tels qu’ils sont.

 

 

ANDREA : PASSAGE DESCRIPTIF INTERESSANT DANS BEL-AMI

La troisième séance de lecture que j'ai voulu faire concerne le chapitre 8 à Canne, Villajoie après que Charles Forestier est mort, car à ce moment-là on voit les sentiments de G. Duroy lorsqu'il voit le cadavre de son ami. Le passage descriptif le plus intéressant est celui de la page 176 : 
"Une terreur confuse, immense, écrasante, pesait sur l'âme de Duroy, la terreur de ce néant illimité, inévitable, détruisant indéfiniment toutes les existences si rapides et si misérables. Il courbait déjà le front sous sa menace."
Dans ce passage, on est concentré sur Duroy car on peut observer que l'angoisse de la mort l'emporte et que là, à ce moment précis les émotions prennent le dessus. Les points forts de Duroy sont : son charme, son physique, mais là sa faiblesse que nous avons découverte, c'est "la peur de la mort".
L'enjeu est donc "la mort", le ressenti de Duroy : on revient au point de départ.

 

 

GABRIELLE : PASSAGE DESCRIPTIF INTERESSANT DANS BEL-AMI

Il s’agit de la scène lors de laquelle Madame Walter se rend au Jardin d’hiver en pleine nuit, alors qu’elle y est allée seulement le jour précédent. Dans ce contexte, elle est dévastée car elle ne veut pas que sa fille Suzanne épouse George Duroy. Son chemin jusqu’à la serre est très détaillé, mais surtout la serre en elle-même (les portes vitrées, etc.).

L’ambiance, selon moi, est effrayante, car la scène se passe la nuit, je l’imagine déambuler avec sa bougie, on dirait presque un rêve. La description des plantes qui font penser à des monstres dans le noir (ou à des créatures), puis le fait qu’elle cherche à se débarrasser de sa fille ne sont pas des éléments rassurants.

On peut voir Mme Walter comme quelqu’un de ridicule et immoral. On a l’impression que son « moi intérieur » devient fou car elle croit que le tableau prend vie. Elle voit alors, à la place de Jésus, sa fille et Duroy s’embrasser et elle en est follement jalouse. Elle a essayé de se réfugier dans la religion mais en est devenue folle. Il y a beaucoup d’effroi, on le voit avec les questions rhétoriques et les exclamations.

 

FLORINE : L’EXCIPIT DE BEL-AMI

Les derniers paragraphes du chapitre décrivent Georges et Suzanne après leur mariage à l’église. Il y a le peuple de Paris qui s’est amassé devant le bâtiment.

Du Roy me paraît moins orgueilleux, même s’il est empli de cet orgueil du vainqueur. Pourtant, dans le dernier paragraphe, il pense à Suzanne, sa nouvelle femme, celle qu’il vient d’épouser. Même si tout le monde dit que cette union est basée sur les intérêts financiers, je trouve que G. Duroy s’est marié avec la vraie femme qu’il aime, car Mme de Marelle a été et est la première femme qu’il a séduite.

Il a réussi : il a utilisé les femmes et le journalisme pour se placer dans une bonne place de la hiérarchie. Cependant il a assuré son profit au détriment de toute morale, il commet l’adultère et manipule les femmes pour l’argent.

 

GABRIELLE : L’EXCIPIT DE BEL-AMI

Le livre se termine quand Duroy descend sur les marches du perron à son mariage, il se glorifie intérieurement, le personnage de l’ambitieux a réussi.

Je ne m’attendais pas à cette fin, je pense que l’auteur a mis le personnage sur un piédestal parce que beaucoup de personnes sont venues assister à son mariage. Il est le centre de l’attention de la « foule ».

On peut voir que l’excipit ouvre des perspectives, même si le personnage n’a pas changé, il est toujours manipulateur, mais  son mariage peut être pris pour une victoire, car lors des dernières pages du dénouement, il devient Du Roy de Cantel. Ce parcours du Duroy de deux ans et demi avant est abouti.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article